Bob le flambeur 4K 1956
Un jour, Jean Pierre Melville a retiré son nom du générique de son projet criminel, ne laissant que son nom de famille-pseudonyme. Il n'a pas permis au héros de porter le chapeau qui deviendra le fétiche glorifiant ses tableaux dans le genre noir. Préférer le bel Alain Delon au charismatique et charmant Roger Duchene dans le choix de l'interprète du rôle principal. Et, à l'insu de tous, réalise le film le plus original et le plus atypique de sa carrière, confortant son titre de père de la « nouvelle vague ». Faisant deviner au public la cause et l'effet, s'amusant beaucoup, l'astucieux parisien inscrit du jour au lendemain son nom dans l'histoire du cinéma. Par la suite, du nouveau cinéma français, il niera, mais « Bob » est déjà entré dans les nombreuses listes de « must see ».
Il semblerait que nous ayons devant nous un polar typique. Non dépourvu d'un code d'honneur spécifique, marginal vieillissant aux habitudes de dandy, il perd au jour le jour tout ce qu'il a, aux tables de jeu de Paris, copine avec la police, drague les jolies filles et sirote élégamment des verres dans les nombreux cafés du Montmartre nocturne. Lorsqu'il apprend l'imminence d'une solide accumulation d'argent au casino, il n'hésite pas à se remémorer le passé et organise un raid audacieux. Mais oubliant le braquage pendant le braquage lui-même, le personnage principal est trop insouciant et léger pour participer à un « film noir ». Malgré toutes les similitudes formelles avec l'histoire des gangsters, il ne parvient pas non plus à tirer son épingle du jeu, car le plan criminel n'est pensé que superficiellement. L'abondance des collisions de la vie ne fait pas du joueur un héros dramatique jusqu'au bout. Comme s'il se moquait de l'existentialisme en vogue à l'époque, Bob est condamné à faire des choses stupides au lieu d'aspirer inévitablement à la mort. Faisant deviner à ses collègues le genre du film, Melville se réjouit de la concrétisation de son idée de longue date. Par la suite, ne souhaitant plus jamais créer quelque chose de semblable, il ira au cinéma commercial, mais « Le Prodige de la vie » est déjà devenu un exemple pour de nombreux réalisateurs vénérables, créant en mélangeant les styles.
Pas un instant préoccupé par la présence de l'intrigue, il démontre, sans timidité, le caractère franchement bon marché de la production : le fait que la plupart des prises de vue aient été effectuées dans la rue avec une caméra à main, un profane le devinerait ; faisant fi de l'insouciance et de la conventionnalité évidente des dialogues, le film séduit par son cadre esthétiquement construit et son goût irréprochable. En laissant les critiques deviner comment il est parvenu à une idée aussi phénoménale, le réalisateur, fier à juste titre, a glissé dans l'action non sérieuse ses réflexions personnelles sérieuses sur l'amitié masculine et la fonction loin d'être prépondérante de la sexualité dans les relations homme-femme. Par la suite, dans chacune de ses œuvres, il dissimulera son âme rêveuse et ironique derrière des personnages imperturbables et parfaits, vêtus de manteaux et de chapeaux, mais ce film a déjà donné trop d'informations sur le créateur à une personne attentive.
Codec: HEVC / H.265 (94.2 Mb/s)
Resolution: Native 4K (2160p)
Aspect ratio: 1.37:1
Original aspect ratio: 1.37:1
Audio
#French: FLAC 2.0
#French: DTS-HD Master Audio 2.0
#German: DTS-HD Master Audio 2.0
Subtitles
English, French, German.